La Nuit Noire de L'âme
La Nuit Noire de l'âme
On a tous vécu une nuit obscure de l'âme. Toucher le fond et se briser en morceaux, s'asseoir là, éparpiller les morceaux, jeter certains, le reste, les réassembler. On sait ce qu'il est - d'expérience - mais on ne sait pas vraiment comment cela se passe pour l'apocalypse personnelle. Trop occupé à le gérer.
Ce que l'on peut dire, c'est que Le "commencement" de cette nuit noire de l'âme est toujours relié à un traumatisme.
Mystère des traumatismes
Il est difficile de définir précisément et donner une explication à un traumatisme. Au mieux, on en trouve la cause, l'origine extérieure, comme un évènement difficile. Et en résultat, on y trouve le stress engendré, l'anxiété etc.
Si l'on considère qu'un traumatisme est le résultat d'un évènement pénible, il a alors une consonnance psychologique. De plus, ce qui peut être considéré comme un évènement pénible ou traumatisant pour une personne peut se révéler être une chance ou une aubaine pour une autre personne.
Émotions
Nos sens transforment les expériences en une onde qui sont montrées sur la partie frontale de notre cerveau. Si nous n'avions pas d'émotions, l'expérience de l'extérieur serait comme regarder la télévision. Sans émotions, nous regardons une lionne approcher et nous dirions : "Whoua, c'est impressionnant. Beau. Magnifique"... Et nous serions morts, dévorés par la lionne...
Les deux émotions les plus courantes sont l'anxiété et l'agressivité. Elles sont utiles pour notre survie : lutte ou fuite. L'excitation et le plaisir nous motivent à l'activité, telle que la chasse et la cueillette. Le dégoût nous protège contre les maladies. L'excitation sexuelle et l'engouement servent à la survie de la race. Les états d'âme comme la tristesse sont des réactions émotionnelles aux pertes.
Les émotions peuvent être positives ou négatives. Les émotions négatives : peur, agressivité, dégoût, etc. Les émotions positives : engouement, excitation, joie et satisfaction.
Traumatismes positifs, négatifs et minuscules
Tout comme les émotions peuvent être positives ou négatives, il y a des traumatismes qui peuvent être positifs et négatifs.
Les traumatismes négatifs sont ceux qui sont causés par des accidents, des pertes, etc. Les traumatismes positifs sont ceux qui sont causés par des évènements comme le fait de tomber sur votre âme sœur, d'avoir remporté un prix, d'être enceinte, etc.
Les petites traumas durent généralement quelques heures ou une seule nuit. On les remarque, on se sent triste ou en colère et on les oublie. Les enfants sont très doués pour cela.
Certains traumas persistent. Si on ne les résout pas, ils deviennent des états de stress post-traumatique ou, à l'ancienne, un désespoir. Le désespoir est une étape vers le désespoir de l'âme.
Les traumatismes sauvent des vies
La "réputation" négative de "trauma" est inappropriée car en réalité, un traumatisme est un évènement pénible qui a pour mérite de nous éviter des situations dangereuses. Par exemple, l'expérience du four est un traumatisme. La ceinture est un traumatisme. Une morsure d'un chien est un traumatisme.
Le subconscient se souvient de traumatismes et nous prévient en cas de rencontre similaire. Ils participent en quelque sorte à notre survie, à la protection de notre corps physique et parfois même à la protection de notre mental.
Donc, quand les traumatismes-ils vont-ils de travers?
L'ego fragile
Comme vous le voyez sur l'image, l'égo s'identifie avec les relations, les expériences, l'apparence physique, son nom, sa nationalité, ses espoirs, son éducation, ses parents, son sexe, ses pensées et croyances, ses possessions matérielles, ses mémoires, ses coutumes etc... Il est l'accumulation d'un ensemble de concepts et non pas UNE chose unique.
Ainsi, on peut dire que finalement, l'égo s'identifie a tout ce qui est "extérieur" en réalité.
Les traumatismes affectent l'ego car ils agissent forcément sur au moins l'une des composantes de celui-ci.
C'est pourquoi ils sont toujours accompagnés d'un sentiment de perte - la perte d'un objet, d'une idée ou d'une personne qui, pour cette personne, est équivalente à la perte d'un élément de son identité. L'idée de perdre un élément de son identité est une petite mort et engendre de l'anxiété qui est le symptôme le plus courant du syndrome de stress post traumatique.
On pourrait alors définir :
Traumatisme = cause une faiblesse dans la construction de l'égo = cassure dans l'identité
Voici une liste d'événements pénibles qui peuvent provoquer des traumatismes et conduire à la "destruction" de l'égo:
- La violence familiale
- Abus sexuel
- La douleur chronique
- Être victime d'intimidation
- Guerre / Accident
- Catastrophes
- Maladie
- Douleur
- Divorcer
- Perte de domicile / Perte de travail
- Perte de liberté
L'identification avant la violence domestique : "Je suis une enfant chérie."
L'identification après la violence domestique : "Je ne suis pas une enfant chérie."
Le résultat : "J'ai perdu/j'ai changé d'identité."
L'identification avant la mort d'un proche : "Je suis une épouse."
L'identification après la mort d'un proche : "Je suis veuve."
Le résultat : "J'ai perdu/j'ai changé d'identité."
L'identification avant une naissance : "je suis un homme".
L'identification après la naissance : "je suis un père".
Le résultat : "j'ai changé d'identité."
L'identification avant de perdre un emploi : "je suis en réussite professionnelle."
Mais après avoir perdu un emploi : "je suis un perdant".
Cela peut avoir des conséquences sur notre identité.
Intégration, rejet et réidentification
Les traumatismes peuvent aller de trois façons :
A) Le moi intègre les traumatismes.
B) L'ego rejette les traumatismes.
C) Les traumatismes imposent une ré-identification nuisible.
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On vit quotidiennement l'intégration de petits traumatismes. En général, On apprends, on s'adapte, on se réidentifie et on se passe à autre chose.
Si l'ego ne se réidentifie pas, il essaiera de l'oublier.
Les traumatismes physiques peuvent provoquer une amnésie immédiate. Beaucoup de personnes ne se rappellent absolument pas d'un accident vécu.
Si l'évènement traumatisant ne provoque pas d'amnésie, l'ego peut recourir à la dissociation ou à la mémoire motivée. Dans le cas extrême, cela peut même conduire à l'apparition de multiples personnalités qui se "présenteront" à chaque moment de vie ou les circonstances extérieures risquent de reproduire le traumatisme de départ.
Dans le cas d'une ré-identification nuisible, le traumatisme devient une partie du nuage de l'ego, ce qui conduit à la nuit noire de l'âme.
Traumatismes et karma
Le monde extérieur nous bombarde constamment avec des défis qui nous obligent à changer notre état d'esprit. Le traumatisme est alors considéré comme un agent karmique. Il vient "éveiller" ou "réveiller" quelque chose que l'on se doit de "travailler" ou de "rétablir".
Lorsque l'on n'en a pas conscience, on peut passer son temps à se battre pour faire face aux dégâts psychologiques du "nuage de l'égo" et aux crises d'identité qui en découlent.
Afin d'éviter le "karma", on peut aussi remplir les trous causés dans le nuage de l'ego avec des justifications, des excuses et de la honte. Après tout, puisque le trauma provient de "l'extérieur" à soi, il est alors normal que la "faute" vienne de l'extérieur... On ne cherche pas à se remettre en question, ni à comprendre ce qui se passe "en soi". On n'admet pas que notre château de cartes intérieur soit bouleversé, qu'il puisse avoir des failles... On cherche alors à l'extérieur, ce qui peut "colmater" les fuites, notre déséquilibre intérieur.
Mais le "problème" de base est toujours là, non résolu, et le chateau de cartes continuera de s'écrouler...
Lorsque l'on en a conscience, on comprend et reconnait que notre égo est touché, et que quelque chose ne va donc pas "en soi". On est beaucoup plus ouvert à une transformation, plus à l'écoute de l'âme elle-même.
En analysant les problèmes de notre égo, nous pouvons comprendre la signification réelle d'un évènement traumatisant.
Complexes psychologiques
Avant qu'un enfant ne se brûle la main sur une cuisinière chaude, il croit que c'est sans danger.
Après, il sait qu'il n'est pas toujours sûr et fera toujours attention en s'approchant d'une gazinière.
Dans ce cas, le moi de l'enfant accomplit facilement une ré-identification. L'égo a été blessé dans sa certitude, son sentiment de puissance, mais très vite a compris qu'il s'est mis en danger, et qu'on ne l'y reprendra plus... Il s'est résigné à accepter que le corps physique a une certaine fragilité par exemple.
Mais parfois, le dommage est trop important et le "moi" ne se reconnait plus.
Par exemple, avant d'aller à la guerre, un soldat peut se considérer comme un homme "bon". Après avoir tué et blessé quelques ennemis dans la bataille, il pourrait être victime d'idées intrusives comme étant un meurtrier ou pire. Il est alors impossible pour le soldat de se réidentifier comme un homme "bon", et en même temps, ne pas accepter de se réidentifier dans l'image que la guerre laisse de lui : "un meurtrier"... Le "moi" ne se reconnait dans aucune des deux images : celle qui a été perdue, et celle qui s'impose à lui. Autrement dit, il n'arrive plus à s'identifier.
Les traumatismes répétés peuvent devenir des complexes psychologiques.
Les complexes sont composés de deux types de souvenirs : la mémoire consciente et la mémoire inconsciente.
La mémoire consciente d'un événement particulier comprend toutes les impressions sensorielles impliquées - la vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher et/ou le goût.
La mémoire inconsciente relie la mémoire consciente aux émotions.
Toutefois, l'ego choisit souvent la voie de la facilité et tente d' "oublier" les complexes. Mais ils ne s'évaporent pas. Certains peuvent même rester en sous-jacent très longtemps.
Mais un traumatisme n'a pas toujours besoin d'être répété pour devenir un complexe psychologique. Un accident durant une seconde, peut ébranler un égo complètement et avoir des répercussions sur l'ensemble de la vie de la personne qui ne s'identifie plus de manière soudaine dans plusieurs domaines de sa vie.
SSPT - syndrome de stress post-traumatique
Le SSPT est un complexe psychologique, issu d'une souffrance et participant à un mécanisme de défense du moi, une sorte de conscience subconsciente qui toujours rappelle au moi (ou à l'égo), le domaine qui nécessite une attention particulière.
Les symptômes de base du SSPT sont :
- Fouille de l'esprit, flashbacks et cauchemars
- Épuisement énergétique
- Crises émotionnelles, par exemple, crises d'angoisse
- Pensées intrusives et TOC
Si vous ressentez un ou plusieurs de ces symptômes, ne paniquez pas. Nous avons tous des (minuscules) traumatismes et des (minuscules) ESPT. Les différences entre nous sont quantitatives et non qualitatives.
La fouille de l'esprit, les flashbacks et les cauchemars
Lorsqu'un pilier de notre nuage de l'égo s'effondre, ou est blessé, il se peut que cela nous empêche de dormir, nous pousse à tourner et retourner en boucle dans nos pensées pour voir ou revoir l'évènement sous tous les angles, ce qu'on a fait, pas fait, ce qu'on aurait pu faire... on peut même idéaliser une autre issue finale à l'évènement traumatisant...
C'est l'égo qui travaille, qui se cherche, qui trouve un moyen de se réidentifier et se reconstruire... Ceci est normal. Au passage, on peut même découvrir des choses à travailler sur soi, que ce soit pour "se renforcer" ou faire l'expérience de résilience...
Dans ce cas, cette fouille de l'esprit est "volontaire" en quelque sorte.
Un "flashback" est une réminiscence involontaire d'un évènement traumatisant. On peut également parler d'un "réveil" ou d'un "rêve" comme étant des alertes subconscientes. La mémoire nous rappelle que quelque chose n'est pas rétablit. L'égo nous informe qu'il n'est pas stable.
Épuisement de l'énergie
Les complexes psychologiques sont des choses qui nous empêchent de libérer nos émotions et de conserver notre énergie mentale.
Plus nous accumulons des complexes, moins nous libérons nos émotions et moins nous conservons notre énergie mentale.
Plus nous accumulons d'énergie mentale, plus nous devenons dépressifs.
Le contraire de la dépression n'est pas le bonheur, mais la vitalité. – Andrew Salomon
L'épuisement de l'énergie peut dégénérer en épuisement physique et engourdissement mental.
Une journée d'inquiétude est plus épuisante qu'une semaine de travail. – John Lubbock
Fusées émotionnelles
De manière générale, la mémoire des traumatismes est une sorte de procédure mentale qui a pour objectif de nous éloigner des "risques potentiels" et ne pas reproduire les erreurs qui pourraient nous porter préjudice.
- mémoire des situations : Comme le fait de s'être brûlé près du four dans l'enfance, éveille la peur ou la crainte chaque fois que l'on s'approche du four à l'âge adulte.
- mémoire inconsciente : Mémoire émotionnelle qui peut engendrer des comportements inadéquats (changement d'humeur, difficulté de concentration, réactions subites et incontrôlables...)
Cette mémoire inconsciente provoque une fusée émotionnelle qui, une fois lancée ou activée, ne s'arrête plus tant que le processus n'est pas terminé.
Pensées intrusives et TOC
Au passage, ce processus peut induire des pensées intrusives que l'on n'arrive à chasser de l'esprit tant que "le calme" n'est pas revenu, tant que l'on n'est pas "sorti" de la situation qui a réveillé cette mémoire inconsciente.
On peut aussi développer certains tocs : se mettre à crier, vérifier 10 fois si on a fermé la porte ... ces tocs seront différents selon chacun et ne sont pas forcément en fonction du trauma qui a été vécu.
Ces pensées intrusives et ces TOCs sont difficiles à vivre au quotidien, tant pour la personne elle-même que pour l'entourage. Mais ce qui doit être retenu et compris, c'est qu'ils ont toujours une origine traumatique...
Thérapies des traumatismes et du SSPT
Je ne vais pas expliquer ici toutes les thérapies possibles du SSPT, mais sachez qu'elles ont 4 objectifs principaux:
- Rendre les complexes conscients
- Externaliser les complexes
- Supprimer la mémoire procédurale, par exemple, grâce à la thérapie d'exposition
- Faire une récapitulation
Les troubles psychologiques sont des réponses à des situations de stress et les thérapies sont en quelque sorte des gymnastiques mentales.
Dans le contexte de l'éveil, l'illumination est un traitement qui libère le soi grâce au non-attachement avec l'égo. Il ne s'agit pas de "perdre" ce qui fait sa personnalité ! Mais de comprendre sa personnalité et de se libérer des attachements inutiles !
La réalisation de soi est la première étape vers un changement pour le mieux. – Proverbe allemand.
La nuit noire de l'âme
Les traumas détruisent l'égo en impactant majoritairement "l'identité".
Si la blessure est trop importante, se créer le syndrome de stress post traumatique.
L'égo ne "s'en sortant plus", peut alors faire "appel à l'âme"...
Le phénix
Le phénix est un symbole de renaissance après destruction ou dissolution.
Dans le cadre exposé ici, il s'agit alors de dissoudre toutes les identifications erronées de l'égo. Un peu comme si on devait résoudre tous les bugs d'un système informatique.
Une nuit noire de l'âme et de l'ego
Lorsque nous nous réveillons le matin, notre âme descend et fusionne avec notre conscience de l'ego. Alors qu'elle était dans un monde dans lequel le sens de l'unité et de l'amour sont extrêmement présents, elle "attérit" dans un égo blessé de multiples traumatismes au petit matin...
Ces traumas finissent par blesser l'âme également qui souffre de revivre ces angoisses et tortures psychologiques. L'âme entrainée par l'égo entre alors elle aussi dans une nuit noire.
Les fausses identifications se multiplient, culpabilité et angoisses prennent le dessus, on ne voit pas le bout du tunnel ... et plus on s'enfonce dans cette négativité, plus elle semble attirée vers soi ...
Il semblerait que les anciennes âmes surmontent beaucoup plus rapidement les traumatismes vécus. Le fait est qu'elles ont déjà accumulé pas mal d'expériences au cours de précédentes vies. Lorsqu'un évènement traumatisant se présente, elles l'ont "déjà" probablement "vécu". Elles ont en elles, les ressources nécessaires (la résilience) mais aussi la sagesse qui l'accompagne. Même si ces moments sont toujours "durs", elles voient rapidement sous un autre angle et remontent la pente tout aussi facilement.
La Spiritualité et le développement personnel
L'être traverse alors une crise identitaire et une nuit noire laissant que peu de possibilités de s'en sortir. Les traitements médicaux (psychotropes, antidépresseurs ...) peuvent se révéler utiles. Sans cela, il ne reste que la depression totale jusqu'à se laisser sombrer ou la spiritualité et le travail de la conscience de soi. Je dirais même plutôt : la reconnaissance de soi.
En se reconnectant à la valeur première de l'âme, on peut dépasser l'illusion de l'égo. De la noirceur naîtra la nouvelle personnalité... tel le phénix.
On peut comprendre alors que : "qui" on était avant n'est rien en réalité par rapport à "qui" on est réellement.
On peut vivre comme un "dédoublement" , mais un dédoublement qui met KO la personnalité basée sur toutes les fausses croyances, pour laisser émerger la personnalité qui a ses propres valeurs. Une personnalité grandit et apaisée dans ses pensées et dans ses sentiments. Une personnalité sous la direction directe du "plus haut de soi".
La spiritualité et le développement personnel ne sont pas des solutions de fuite ! Elles sont l'aboutissement de l'évolution de cette nuit noire de l'âme. La lumière qui jaillit.
Parfois la vie vous conduit directement et brutalement dans une nuit noire de l'âme... elle vous pousse à vous ouvrir à la spiritualité, un peu comme si elle vous disait : "tu as assez perdu de temps maintenant, il est temps que tu réalises ta propre évolution".
Je l'ai vécu, ce n'est pas simple.
Il faut beaucoup de résilience. Je vous souhaite bon courage si vous le vivez et rappelez-vous qu'au bout il y a l'élévation et la lumière.
Joan
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